Plus
de dix ans que j’en rêvais et cette année, je l’ai enfin fait, je suis allé à
Cannes avec accréditation en poche et
quelques amis. Précision
d’importance : il s’agissait d’une accréditation « découverte »
qui nous donnait accès au « marché du film » et aux séances pour les
4 derniers jours du festival seulement. Les journées s’annonçaient donc
intenses pour rattraper une semaine de retard mais le sésame magique était bien
concret.
En
ce qui nous concerne, nous décidons de rentrer à l’hôtel et de ressortir plus
tard pour la projection publique du Grand
Bleu sur la plage et le concert d’Eric Serra, tous deux annulés pour cause
de vent. Pas grave, nous rencontrons des amis en tenue de soirée sortis pour
aller en club. Et croyez-le ou non, je rentre au VIP Room en T-shirt et veste
sport usée : il faut dire qu’il n’est que 22H00 et que le club n’est
peut-être pas encore trop select. À l’intérieur, l’ambiance est assez unique,
entre jeunes femmes en costume portant des torches et pole danseuses : les boissons sont hors
de prix (40 euros pour une bouteille de rosé quelconque) et fatigués de la
journée (lever à 5h00 pour prendre le train pour Cannes) nous retournons à
l’hôtel vers 0h30. Nous apprendrons le lendemain que Redfoo de LMFAO et
will.I.am sont passés après nous dans la nuit.
Le
lendemain, on rentre dans le vif du sujet : car plus que les fêtes des
clubs de Cannes, mon rêve de festival a toujours été plutôt de découvrir les
films attendus en exclusivité (je suis un cinéphile impatient…). Nos badges ne
nous permettent pas de réserver les séances donc la mission du jour est
d’obtenir des places pour The Immigrant
de James Gray et Michael Kohlhaas
d’Arnaud des Pallières avec Mads Mikkelsen : on se munit de pancartes et on
fait le pied de grue devant le Palais du festival en compagnie de dizaines
d’autres candidats, accrédités ou non. En persévérant ça marche et mes
compagnons parviennent à obtenir des places pour la séance de l’après-midi de The Immigrant.
En ce qui me concerne, je préfère me rendre à la reprise de La vie d’Adèle, m’installe pour faire la queue pendant 1h30 avant de me faire refuser l’entrée ainsi qu’une centaine d’autres personnes. Déception terrible rattrapée par une petite joie lorsque dans la file de dernière minute pour l’entrée à The Immigrant (je n’entrerai pas non plus) une productrice, avec qui j’entame la conversation, m’offre une place pour la séance de La Vénus à la fourrure de Roman Polanski à 9h le lendemain matin. Espoirs contrariés et bonnes surprises, c’est un peu ça le jeu de la chasse des places aux projections de Cannes. Tandis que mes amis regardent The Immigrant, c’est donc reparti pour le « sitting » avec pancartes pour Michael Kohlass : on sympathise à l’occasion avec les autres chasseurs de place et les vigiles de l’entrée qui nous regardent d’un air bienveillant.
A 18h00, la liesse est générale lorsque les places sont obtenues pour la séance du film d’Arnaud des Pallières de 22h00 avec tenue de soirée obligatoire (costume noir / smoking, chemise blanche nœud papillon pour les hommes). La montée des marches en tenue classe a quelque chose d’impressionnant, le personnel nous presse pour que nous avancions mais on a le temps de prendre quelques photos. Parmi les spectateurs, le réalisateur et Mads Mikkelsen sont présents, accompagnés de Denis Lavant, Bruno Ganz, Sergi Lopez et Amira Casar : il y a bien aussi l’immonde Joe Jackson et les improbables Igor et Grichka Bogdanov présents sur le tapis rouge pour une raison que je peine à m’expliquer, mais peu importe. La salle s’éteint, mon fantasme cinématographique peut commencer. Les sept films que j’ai vus de vendredi soir à l’après-midi dimanche ne m’ont pas laissé le temps de profiter des clubs de Cannes, mais je suis bel et bien rentré des rêves pleins la tête.
A suivre...
PS : remerciements à Zhe-min Zhou pour les photos
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