24/02/2012

Something for the weekend : Ghost rider - L'esprit de vengeance, Chronicle

Ghost rider - L'esprit de vengeance : 3 / 5
Chronicle : 4 / 5

2012 sera une année cinématographique faste pour le genre super-héroïque. The Avengers de Joss Whedon attendu depuis la sortie d' Iron Man il y a quatre ans ouvrira les festivités en avril, et l'été verra vraisemblablement s'affronter le "reboot" de Spiderman par Marc Webb et le final qui s'annonce grandiose du Batman de Christopher Nolan The dark knight rises, tous deux prévus en juillet. Pour mieux supporter l'attente fébrile (pour certains dont je fais partie) de ces "blockbusters" événements, deux films dont les protagonistes sont dotés de pouvoirs surnaturels sont actuellement à l'affiche . Mais si Ghost Rider : l'esprit de vengeance reprend une franchise Marvel Comics et met en scène une figure ambivalente mais héroïque, Chronicle est nettement moins en adéquation avec les codes du récit super-héroïque.


Ghost rider de Mark Steven Johnson est souvent cité dans le lot des pires adaptations Marvel Comics au cinéma, avec le Daredevil du même réalisateur. Sans faire passer le film pour une réussite qu'il n'est pas, il comportait cependant quelques éléments intéressants : la présence de Peter Fonda, motocycliste mythique de Easy rider, en diable, faisait sourire, le toujours très bon Sam Elliott en cowboy prédécesseur de Nicolas Cage et un peu d'humour apportaient une touche série B bienvenue. Mais malgré ces bonnes intentions, le film s'avérait trop mou passée une introduction prometteuse. Afin de faire table rase de ce passé peu convaincant, Ghost rider : l'esprit de vengeance sort sous la bannière Marvel Knights, sous laquelle Marvel Comics avait relancé à la fin des années 90 des héros ou des séries peu populaires avec succès. 


Le film de Mark Nevledine et Brian Taylor repart sur une base simple mais efficace, celle du film de poursuite : notre héros, toujours incarné par l'inénarrable Nicolas Cage, doit protéger une femme et son fils qui sont recherchés par un groupe de mafieux à la solde d'un mystérieux commanditaire qui ne le restera pas longtemps. Dès une première séquence de course-poursuite débridée, l'objectif du film semble de palier au manque d'action du précédent opus, ce qu'il fait très bien. Il y a dans ce Ghost rider un côté "over the top" et cinéma bis assumé qui fait son charme : Nicolas Cage surjoue comme d'habitude mais y prend un plaisir communicatif, notamment lors d'une séquence où il essaie de contrôler son avatar démoniaque, son visage se déformant alors comme dans un cartoon. A côté de ces incursions dans le comique, la dimension à la fois terrifiante et mythique du héros démon est beaucoup plus convaincante que dans la version de Johnson, surtout lors de sa première apparition filmée comme une scène de film d'horreur.  Ce film à excès ne tient peut-être pas complètement la route, mais les exubérances de sa mise en scène le rendent attachant. Et le choix de l'Europe de l'Est comme décor crée un certain dépaysement par rapport au cadre américain habituel des films de superhéros. Divertissement décomplexé, Ghost rider : l'esprit de vengeance n'a pas l'ambition d'un Dark Knight mais est loin d'être un film idiot.


La bande-annonce de Chronicle fait craindre un énième "found footage", ces films aux allures de documentaire où les personnages passent leur temps à filmer tout ce qui leur arrive. Ajoutons à cela la relative jeunesse du réalisateur et du scénariste du film (27 et 26 ans), et on redoute le film "hype" dans l'air du temps. Au final le film est une très agréable surprise qui utilise pour une fois de manière convaincante et variée son procédé de faux documentaire. Mis en scène avec précision, le film suit l'évolution de son personnage central, Andrew, à travers son rapport avec la caméra. Adolescent persécuté et mal dans sa peau, sa position de caméraman traduit dans un premier temps une impossibilité à agir sur le monde qui l'entoure dont il a choisi de faire la chronique; jusqu'à ce qu'il se retrouve doté de pouvoirs surnaturels ainsi que deux camarades, et qu'il puisse se mettre en scène comme acteur en contrôlant la caméra à distance. Il devient alors chroniqueur esthète de sa propre histoire devenue hors du commun, filmant comme un cercle soudé le groupe qu'il forme avec ses deux compagnons dans un plan en plongée ou mettant en scène les préparatifs de sa sortie en costume avec masque sur les accords glorieux de "Ziggy Stardust" de David Bowie. La force de la scène est alors de construire une image héroïque pour justifier des actes qui ont peu à voir avec les exploits de Spiderman. En introduisant les pouvoirs surnaturels dans la réalité cruelle du monde adolescent, Chronicle fait au contraire le choix d'une noirceur audacieuse dans sa deuxième partie qui aboutit à un final évoquant Akira. Peu importe que le procédé de "found footage" trouve sa limite et soit comme laissé de côté lors de ce climax spectaculaire, on prend un énorme plaisir devant ce film qui va au bout de sa logique implacable, sans concessions.


1 commentaire:

  1. Si j'avoue ne pas avoir particulièrement envie de découvrir ce deuxième opus, j'ai vraiment beaucoup aimé le deuxième film présenté, et je trouve très intéressants ce côté psychologique sur l'adolescence, au delà des pouvoirs qui donnent un côté plus "grand public" !

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