Comment tuer son boss? : 2,5 / 5
Mes meilleures amies : 3 / 5
Mes meilleures amies : 3 / 5
Deux comédies américaines sorties en août sont encore à l’affiche dans les multiplexes : Mes Meilleures Amies et Comment tuer son boss ? Les deux films établissent un pont similaire entre le petit et le grand écran ; les premiers rôles y sont tenus par des acteurs qui se sont illustrés dans le programme de sketches Saturday Night Live ou dans des sitcoms. Comment tuer son boss ? semble jouer de ce statut hybride, l’intrigue opposant les trois héros issus de la télévision à leurs patrons incarnés par des stars de Hollywood (Kevin Spacey, Colin Farrell qui succède à Donald Sutherland, Jennifer Aniston). Mais en analysant plus avant la construction des deux films, le lien de ces comédies avec la forme télévisuelle se retrouve dans une écriture proche de celle des sketches ou des sitcoms.
La première partie de Comment tuer son boss ? suit les personnages dans leurs emplois respectifs avant que ces derniers prennent la décision de se débarrasser de leurs patrons, une fois réunis dans leur bar habituel : ces variations sur le même thème créent un effet sériel et le retour à des lieux récurrents évoque les décors en nombre réduit des sitcoms. Autre élément propre aux comédies de situation, l’aspect unidimensionnel de personnages immédiatement identifiables (le bosseur sérieux, le séducteur et le surexcité). S’il ne faut pas nier l’efficacité comique de leurs interprètes et l’alchimie qui transparaît entre eux, la limite du film réside dans ce recours aux stéréotypes de caractère. Dans les instants où le film s’essouffle, l’intérêt est reporté sur les numéros des acteurs interprétant les rôles secondaires excentriques: à ce jeu Collin Farrell en beauf champion de kung fu et Jamie Foxx en consultant en meurtre sont grands gagnants.
Malgré ses nombreux gags efficaces, on pourra reprocher à Comment tuer son boss ? un certain manque de fond, traitant sur le mode de la farce le sujet somme toute assez grave du harcèlement professionnel. Ce problème est mis à jour dans les scènes impliquant le patron incarné par Kevin Spacey dont l’efficacité comique est amoindrie par le caractère réaliste de la situation . Comment tuer son boss ?, contrairement à Swimming with sharks qui offrait un rôle similaire à Spacey, n’est pas une satire mais un divertissement honnête dont la finalité est d’être une suite de sketches sans que les implications psychologiques de l’intrigue soient réellement explorées.
Malgré ses nombreux gags efficaces, on pourra reprocher à Comment tuer son boss ? un certain manque de fond, traitant sur le mode de la farce le sujet somme toute assez grave du harcèlement professionnel. Ce problème est mis à jour dans les scènes impliquant le patron incarné par Kevin Spacey dont l’efficacité comique est amoindrie par le caractère réaliste de la situation . Comment tuer son boss ?, contrairement à Swimming with sharks qui offrait un rôle similaire à Spacey, n’est pas une satire mais un divertissement honnête dont la finalité est d’être une suite de sketches sans que les implications psychologiques de l’intrigue soient réellement explorées.
Alors que le groupe des trois personnages principaux amène à classer Comment tuer son boss ? dans la catégorie « films de potes », Mes meilleures amies est organisé autour d’un personnage unique, Annie, célibataire un peu perdue sentimentalement et professionnellement qui participe à l’organisation du mariage de son amie d’enfance. Le scénario la suit dans sa vie quotidienne, ses relations avec les différents personnages : ses colocataires, son patron et les clients de la bijouterie où elle travaille, ses amants et le groupe de filles qui planifie les événements autour du mariage. L’absence d’interaction entre les personnages de ces groupes qui ne se rencontrent jamais ou brièvement crée une impression de série de sketches avec comme élément commun le personnage principal. Mais l’empilement de scènes les unes à la suite des autres se ressent moins que dans Comment tuer son boss ?, et ce pour deux raisons.
D’abord, l’intrigue montre une progression dans le personnage d’Annie qui résulte des micro événements qui ponctuent son quotidien ; et il faut saluer ici la prestation de Kristen Wiig, issue du Saturday Night Live, qui arrive à rendre Annie crédible et attachante tout en nous offrant de grands moments burlesques tout au long du film ( le discours aux mariés, son délire alcoolisé dans l’avion ou ses tentatives pour forcer un policier de la route à réagir en commettant toutes les infractions imaginables). Ensuite, le film tient un discours assez juste sur la solitude et les doutes auxquels chacun doit faire face au cours de sa vie. Le mérite de Mes meilleures amies est d’être aussi efficace dans une scène scatologique et cataclysmique d’intoxication alimentaire que lorsqu’il montre Annie préparer avec soin un cupcake, symbole de la pâtisserie qu’elle a perdu suite à la dépression économique. Peu importe alors que le dénouement se fasse dans un "happy end" attendu où les conflits entre personnages sont résolus de manière plus ou moins arbitraire, il y a quelque chose de fragile et touchant dans le trajet intime que vit l'héroïne. La présence de Judd Apatow en producteur n’y est certainement pas étrangère : réalisateur-scénariste de 40 ans toujours puceau, Knocked up et Funny people, les héros de ses comédies sont toujours des marginaux propres à l’identification du spectateur car miroirs de nos propres travers et faiblesses.
D’abord, l’intrigue montre une progression dans le personnage d’Annie qui résulte des micro événements qui ponctuent son quotidien ; et il faut saluer ici la prestation de Kristen Wiig, issue du Saturday Night Live, qui arrive à rendre Annie crédible et attachante tout en nous offrant de grands moments burlesques tout au long du film ( le discours aux mariés, son délire alcoolisé dans l’avion ou ses tentatives pour forcer un policier de la route à réagir en commettant toutes les infractions imaginables). Ensuite, le film tient un discours assez juste sur la solitude et les doutes auxquels chacun doit faire face au cours de sa vie. Le mérite de Mes meilleures amies est d’être aussi efficace dans une scène scatologique et cataclysmique d’intoxication alimentaire que lorsqu’il montre Annie préparer avec soin un cupcake, symbole de la pâtisserie qu’elle a perdu suite à la dépression économique. Peu importe alors que le dénouement se fasse dans un "happy end" attendu où les conflits entre personnages sont résolus de manière plus ou moins arbitraire, il y a quelque chose de fragile et touchant dans le trajet intime que vit l'héroïne. La présence de Judd Apatow en producteur n’y est certainement pas étrangère : réalisateur-scénariste de 40 ans toujours puceau, Knocked up et Funny people, les héros de ses comédies sont toujours des marginaux propres à l’identification du spectateur car miroirs de nos propres travers et faiblesses.
Cataclysmique, c'est bien le mot ! J'en ris encore, de cette scène...
RépondreSupprimerArticle très intéressant. A quand un papier sur la place des femmes dans la comédie américaine ? Ou sur les limites à ne pas franchir en termes de gag pour respecter le politiquement correct ? Je te donne des idées, là ;)
Excellent article ! Je n'ai pas vu ces comédies mais ça me donne presqu'envie d'y aller ! ;)
RépondreSupprimer