03/07/2012

Derniers jours à l'écran (3) : Prometheus


Prometheus : 2,5 / 5

C'était un des 'blockbusters' les plus attendus de l'année. 33 ans après avoir réalisé le premier Alien, Riddley Scott revenait à l'univers de la série pour réaliser un 'prequel' qui effacerait le mauvais souvenir de la parenthèse nanardesque du diptyque Alien vs Predator. La déception n'en est que plus grande devant un film de science-fiction tout juste moyen.


Les premières minutes de Prometheus laissent pourtant le petit espoir d'un grand film. Si l'on passe une première séquence à l'aube de l'humanité au milieu de roches qui évoque malheureusement un peu trop la publicité pour Quézac (réalisée par Scott) et une deuxième fonctionnelle où des archéologues découvrent des symboles dans une caverne, on se retrouve à bord d'un vaisseau spatial en compagnie d'un androïde au comportement ambigu (Michael Fassbender, impeccable comme d'habitude). On pense alors à la solitude spatiale oppressante de 2001, l'odyssée de l'espace ; d'ailleurs comme chez Kubrick et Arthur C. Clarke la science-fiction trouve ici une base métaphysique, l'équipage allant à la rencontre de leurs « ingénieurs ». Prometheus s'attaque donc à un sujet ambitieux, et c'est tout à son honneur.

Le problème est qu'une fois notre équipe de héros arrivée sur leur planète de destination, l'intrigue suit bientôt un schéma trop proche du Alien d'origine et de ses suites pour emporter réellement l'adhésion. D'autant plus que les protagonistes manquent singulièrement de profondeur : Elizabeth Shaw (Noomi Rapace) n'arrive pas à la cheville de la mythique Ellen Ripley. Ces comparaisons mises à part, le film souffre d'incohérences scénaristiques flagrantes sur lesquelles je ne m'étendrai pas, de nombreux autres l'ayant déjà fait sur le net : je mentionnerai juste la scène surréaliste où un scientifique fait gouzi-gouzi à une créature hybride entre le ver et le cobra. Le final de Prometheus est quant à lui digne des productions hollywoodiennes les plus formatées.


Il est regrettable que ces défauts gâchent des qualités de production indéniables : les décors sont lugubres à souhait, les effets spéciaux parfaits et même la 3D apporte un plus en accentuant un effet de couches d'images holographiques. Les talents de mise en scène de Scott sont indéniables et le film offre au moins une scène destinée à devenir culte d'opération sanguinolente. Mais qu'il s'agisse de cette dernière séquence ou du ballet hallucinant d'hologrammes qui entoure un personnage, on a la fâcheuse impression de voir à l'écran de bonnes idées restées à l'état embryonnaire. Leur somme ne forme pas un ensemble très cohérent ni satisfaisant. Plutôt qu'aux questions posées par Elizabeth Shaw à la fin du film on aimerait plutôt un réponse à celle-ci : pourquoi avoir choisi Guy Pearce pour jouer le rôle d'un vieillard ? A part pour gonfler le budget maquillage je ne vois vraiment pas. A moins que Scott nous l'explique dans une suite déjà annoncée. Auquel cas je crains que cette question épineuse reste sans réponse pour moi, car il est peu probable que je sois du voyage.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire