Prometheus
: 2,5 / 5
C'était un des
'blockbusters' les plus attendus de l'année. 33 ans après avoir
réalisé le premier Alien,
Riddley Scott revenait à l'univers de la série pour réaliser un
'prequel' qui effacerait le mauvais souvenir de la parenthèse
nanardesque du diptyque Alien vs Predator.
La déception n'en est que plus grande devant un film de
science-fiction tout juste moyen.
Les
premières minutes de Prometheus
laissent pourtant le petit espoir d'un grand film. Si l'on passe une
première séquence à l'aube de l'humanité au milieu de roches qui
évoque malheureusement un peu trop la publicité pour Quézac
(réalisée par Scott) et une deuxième fonctionnelle où des
archéologues découvrent des symboles dans une caverne, on se
retrouve à bord d'un vaisseau spatial en compagnie d'un androïde au
comportement ambigu (Michael Fassbender, impeccable comme
d'habitude). On pense alors à la solitude spatiale oppressante de
2001, l'odyssée de l'espace
; d'ailleurs comme chez Kubrick et Arthur C. Clarke la
science-fiction trouve ici une base métaphysique, l'équipage allant
à la rencontre de leurs « ingénieurs ». Prometheus
s'attaque donc à un sujet ambitieux, et c'est tout à son honneur.
Le
problème est qu'une fois notre équipe de héros arrivée sur leur
planète de destination, l'intrigue suit bientôt un schéma trop
proche du Alien d'origine
et de ses suites pour emporter réellement l'adhésion. D'autant plus
que les protagonistes manquent singulièrement de profondeur :
Elizabeth Shaw (Noomi Rapace) n'arrive pas à la cheville de la
mythique Ellen Ripley. Ces comparaisons mises à part, le film
souffre d'incohérences scénaristiques flagrantes sur lesquelles je
ne m'étendrai pas, de nombreux autres l'ayant déjà fait sur le net
: je mentionnerai juste la scène surréaliste où un scientifique
fait gouzi-gouzi à une créature hybride entre le ver et le cobra.
Le final de Prometheus est
quant à lui digne des productions hollywoodiennes les plus
formatées.
Il
est regrettable que ces défauts gâchent des qualités de production
indéniables : les décors sont lugubres à souhait, les effets
spéciaux parfaits et même la 3D apporte un plus en accentuant un
effet de couches d'images holographiques. Les talents de mise en
scène de Scott sont indéniables et le film offre au moins une scène
destinée à devenir culte d'opération sanguinolente. Mais qu'il
s'agisse de cette dernière séquence ou du ballet hallucinant
d'hologrammes qui entoure un personnage, on a la fâcheuse impression
de voir à l'écran de bonnes idées restées à l'état
embryonnaire. Leur somme ne forme pas un ensemble très cohérent ni
satisfaisant. Plutôt qu'aux questions posées par Elizabeth Shaw à
la fin du film on aimerait plutôt un réponse à celle-ci : pourquoi
avoir choisi Guy Pearce pour jouer le rôle d'un vieillard ? A part
pour gonfler le budget maquillage je ne vois vraiment pas. A moins
que Scott nous l'explique dans une suite déjà annoncée. Auquel cas
je crains que cette question épineuse reste sans réponse pour moi,
car il est peu probable que je sois du voyage.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire