3,5 / 5
Les
pièces à succès constituent un terreau fertile pour le cinéma : le passage
sur grand écran permet de s’adresser à un public plus large. Après le succès
public rencontré par Le Prénom qui
avait réuni 3 millions de spectateurs l’année dernière, les 2 millions de
spectateurs et le couronnement des Garçons
et Guillaume à table ! aux Césars semblent indiquer que le genre a
encore de beaux jours devant lui. Dernière séance de rattrapage théâtral en
date, Diplomatie est l’adaptation de la
pièce de Cyril Gely, réunissant son duo de comédiens d’origine nommé aux
Molières 2011.
A la
veille de la libération de Paris, Diplomatie
imagine le face à face entre le général Von Cholitz (Niels Arestrup), qui a
reçu l’ordre de faire sauter la capitale, et le consul de Suède Nordling (André
Dussolier), qui va tenter de le dissuader d’obéir. Puisque le sort de Paris
appartient à l’Histoire et ne représente donc pas un élément de suspens pour le
spectateur, l’intérêt de cette fiction historique réside dans le
« comment ». L’affrontement entre Von Cholitz et Nordling offre une
réflexion passionnante sur la guerre, servie par deux acteurs d’exception forts
de l’expérience des quelques 200 représentations qu’ils ont données. Si Dussolier
est impeccable en conscience pacifiste, c’est surtout Arestrup qui
impressionne, en incarnant à la perfection le basculement progressif de son
personnage.
Reste
la fameuse question du « théâtre filmé » : Diplomatie parvient-il à se détacher de sa forme d’origine pour
devenir une œuvre de cinéma au sens noble ? Le scénario tente de résoudre
cette problématique en ouvrant le huis clos du dialogue original sur un
extérieur qui restait « hors scène ». Mais davantage que cette astuce
narrative, ce sont la mise en scène et le découpage précis de Volker
Schlöndorff qui confèrent au métrage une véritable dimension cinématographique.
Bénéficiant de qualités de production indéniables, Diplomatie est une fiction historique exemplaire qui restitue avec
efficacité l’ambiance tendue qui devait régner dans la nuit du 24 au 25 août
1944.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire