2,5 / 5
Tandis
que Diplomatie se préoccupait du sort
de Paris aux derniers jours de l’occupation allemande, Monuments Men nous transporte à la même époque pour se soucier du
destin des œuvres d’art dans cette période trouble. Dans les deux films, on
retrouve le même enjeu d’une culture à sauver du chaos destructeur décidé par
un Adolf Hitler confronté à la défaite imminente de l’Allemagne. Les deux
métrages ont aussi en commun de problématiser le poids des vies humaines en
temps de guerre. Dans Diplomatie,
Nordling est tiraillé entre sauver sa famille et épargner Paris. Le film de George Clooney pose quant à lui la
question : les œuvres d’art valent-elles de risquer des vies ?
Tiré
d’une histoire vraie, Monuments Men relate
la quête d’un groupe composé de civils réuni par l’armée américaine pour
récupérer les œuvres d’art pillées par les Nazis à travers l’Europe. Le
recrutement des membres de l’équipe par Frank Stokes (George Clooney) se fait
dès le générique, le film abattant donc assez vite son atout de casting hétéroclite
alléchant (Matt Damon, Bill Murray, John
Goodman, Jean Dujardin). Si cette façon de rentrer directement dans le vif du
sujet n’est pas mauvaise en soi, son défaut est de ne pas réellement poser les
personnages. En quoi les talents individuels de chacun apportent-ils quoi que
ce soit à l’équipe ? Le scénario ne traitera jamais réellement de ce point pourtant
essentiel, et ce n’est que le premier défaut d’un film qui laissera globalement
le spectateur sur sa faim.
Les
problèmes narratifs de Monuments Men sont palpables dès sa
première demi-heure, plongeant dans le feu de l’action des personnages peu
développés dont les interactions s’étendent au mieux à quelques lignes de
dialogue. Une fois le groupe de ses héros éclaté, le scénario semble assez vite
ne pas trop savoir quel micro-récit privilégier parmi la multitude qui sont proposés,
et les quelques tentatives de caractérisation (avec en premier lieu un Matt
Damon au français approximatif) tombent à plat. Le tout ne parvient pas à
prendre, et la musique entraînante d’Alexandre Desplat qui évoque La 7ème compagnie ou Papa Schultz n’aide pas beaucoup.
On se prépare peu à peu à l’accident industriel, sous couvert de cinéma rétro et décontracté, puis l’intérêt est enfin lancé dans des scènes à la tonalité plus dramatique. Monuments Men offre bel et bien une poignée de scènes vraiment réussies, mais le manque de construction de l’ensemble les condamne à ne rester que des moments isolés. La décontraction affichée du film est peut-être son plus gros défaut, George Clooney jouant pour faire rire sur des ficelles un peu trop évidentes, faute de maîtriser un quelconque timing comique. Brouillon et très inégal, Monuments Men est au final une série B qui mise sur un casting prestigieux sans vraiment savoir qu’en faire.
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