31/03/2012

La colère des Titans : plus de rythme, moins de kitsch


 La colère des Titans : 3 / 5

Mal accueilli par les critiques, le remake par Louis Leterrier du Choc des Titans en 2010 a été assez rentable pour qu’une suite soit rapidement mise en chantier et nous arrive à peine deux ans après.  On retrouve dans La colère des Titans les trois acteurs principaux du premier opus (Sam Worthington en Persée,  Liam Neeson en Zeus et Ralph Fiennes en Hadès), mais le réalisateur français devenu producteur exécutif laisse les commandes au sud-africain Jonathan Liebesman, auteur du blockbuster Battle : Los Angeles. Alors, ça bouge vraiment du côté de la Grèce antique ? Plutôt, est-on tenté de répondre, et en bien.



Le choc des Titans pâtissait d’un récit mal rythmé, assez long à démarrer pour se résoudre ensuite de façon plutôt expéditive , comme en témoignait la résurrection de la dulcinée de Persée dans un retournement improbable quelques secondes avant le générique de fin. Alors que La colère des Titans s’ouvre 10 ans plus tard, on apprend qu’elle est à nouveau décédée entre temps, définitivement : curieuse transition donc mais la belle a quand même eu le temps de donner à son compagnon de héros un fils, Hélios. Une fois cette nouvelle situation comprise, on est assez vite plongés dans une intrigue simple qui a le mérite de l’efficacité : il s’agit ni plus ni moins pour Persée que de parer à la menace d’une fin du monde déchaînée par le Titan Chronos, son grand-père, en allant à la rescousse de Zeus capturé par le toujours revanchard Hadès et son propre fils Arès. Le fil rouge familial un peu voyant se révèle cependant assez juste pour insuffler la  part d’humanité nécessaire au récit épique.


La simplicité et l’économie de l’intrigue du film de Liebesman va de pair avec un ramassage autour d’une poignée de personnages : le panthéon réduit à cinq dieux vaut alors bien mieux que l’assemblée de dieux figurants sous-exploités du film de Leterrier. Mais l’Olympe du premier opus restera avant tout indissociable de la vision hallucinée d’ armures étincelantes et kitsch qu’on aurait dit tout droit sorties de l’Excalibur de John Boorman. La colère des Titans offre en contraste une esthétique plus réaliste, sobre et élégante. Si les excès sont évidemment au rendez-vous avec créatures et effets numériques, on est frappé par la beauté des images produites, notamment lors d’un climax avec un monstre de lave dans un paysage de cendres. [spoiler] Au détour d’un plan, l’effet numérique parvient même à renforcer l’émotion de manière surprenante, avec l’image d’un dieu qui tombe en poussière sur l’épaule de son fils, l’embrasse enfin [fin du spoiler]


La colère des Titans est pour autant loin d’être parfait, se heurtant à des scènes ratées comme l’affrontement confus en montage parallèle avec deux Cyclopes, à des dialogues parfois sommaires et à des personnages manquant un peu de profondeur. Mais malgré ces défauts évidents le film remplit sa mission de divertissement très honnêtement, et s’offre même le luxe de créer le décor mémorable d’un labyrinthe en combinant harmonieusement effets numériques et physiques. Enfin, l’épilogue du film est assez réussi pour que la perspective d’un troisième opus ne soit pas pour déplaire à votre serviteur.

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