26/05/2014

Godzilla : Godzilla mais pas trop

2 / 5

Il y a 15 ans le blockbuster de Roland Emmerich avec Jean Réno faisait de Godzilla un lézard iradié suite aux essais nucléaires de l’armée française dans le Pacifique. Soit une trahison par rapport au monstre ancestral apparu dans la série de films japonais des années 50. L’accueil globalement négatif reçu par le film appelait une nouvelle version plus fidèle à la franchise, rôle tenu par le film de Gareth Edwards, britannique recruté après le succès de son premier long métrage indépendant Monsters.


Autant le dire tout de suite, ce Godzilla est une déception. La version des années 90, loin d’être un chef d’œuvre, se regardait au moins comme un plaisir coupable. Celle des années 2010, si elle se veut plus sérieuse, tombe néammoins dans les pires clichés des films catastrophe, et ce dès les premières minutes : sachant qu’un protagoniste doit fêter son  anniversaire, doit-il vraiment se rendre à son travail où un accident va probablement arriver et bouleverser ses plans de festivité ?. A mesure que le film avance, l’absence de réelle profondeur des personnages, au mieux réduits à leur fonction dramatique (explicative pour celui incarné par Ken Watanabe, moteur de l’action pour celui joué par Aaron Talor-Johnson), au pire inutiles (l’assistante de Ken Watanabe, le chef militaire), pose problème. Le seul protgoniste un peu approfondi, incarné par Bryan Cranston, est malheureusement assez vite évacué de l’intrigue. Dans un récit qui suit ses créatures numériques stars de façon programmatique, tous les acteurs sont sous- exploités.


Et d’ailleurs qu’en est-il de ces créatures monstrueuses ? Eh bien, sous prétexte d’une montée du film en puissance, elles sont souvent réléguées au hors-champ et n’apparaissent durablement que lors des dernières vingt minutes du film, climax tout juste acceptable après plus d’1 heure 30 d’ennui. Le film crée malgré lui un sentiment de frustration récurrent, où les promesses de scènes spectaculaires (un affrontement titanesque à Hawaï, la destruction de Las Vegas) aboutissent systématiquement à une coupe brutale. Il convient de concéder que le tout est assez élégant visuellement, du point de vue de la mise en scène et des effets spéciaux, mais cela ne suffit pas à faire de Godzilla un divertissement à la hauteur. Finalement on en vient à regretter les films pop corn  « décérébrés » des années 90.


11/05/2014

The Amazing Spider-Man, le destin d'un héros : pas incroyable mais spectaculaire

3 / 5


Il y 3 ans, le « reboot » de la franchise Spiderman m’avait passablement ennuyé. Quelle était l’utilité artistique de faire une nouvelle version de la série de films sortie à l’aube des années 2000 ? Certes l’interminable et raté Spiderman 3 fermait la trilogie sur une fausse note, mais les deux premiers opus de Sam Raimi remplissaient haut la main leur fonction de divertissement. Et il ne s’agit même pas de réintroduire le personnage pour le joindre aux Avengers, les deux franchises étant détenues par des sociétés de distribution différentes (Columbia pour Spiderman, Disney pour Iron Man et sa clique).

Restent des considérations purement économiques évidemment, et Columbia compte bien entendu bénéficier de l’engouement pour les films de super-héros au cinéma avec l’annonce de diverses suites et films dérivés de Spiderman, au risque de provoquer une overdose de super-héros chez le public. Alors oui, The Amazing Spiderman : le destin d’un héros relève en conséquence un peu du « teasing », mais n’en reste pas moins un divertissement plaisant supérieur à son prédécesseur.


Débarrassé du passage obligé du récit des origines de Spiderman qui encombrait le premier Amazing Spiderman, redondant par rapport à la version de 2002, ce second opus a l’avantage conséquent de rentrer plus directement dans le vif du sujet. Certes on doit d’abord subir un flashback sur les parents du héros qui ressemble à un mauvais film d’espionnage en introduction, avec une scène de bagarre en mode caméra tremblante. Mais cette épreuve passée, le reste est plutôt bien rythmé, à l’exception des retours ponctuels sur les origines qui alourdissent l’intrigue.

Au rayon des antagonistes du héros, Electro (Jamie Foxx), peu fidèle à sa version d’origine dans les comics mais visuellement impressionnant, fournit l’opportunité de scènes d’action spectaculaires ; Dane DeHaan est de son côté parfait dans le rôle d’un Harry Osborn enfin au premier plan, là où son personnage était survolé dans les adaptations de Sam Raimi.


Surtout, l’alchimie du couple Peter Parker-Gwen Stacy fonctionne à merveille, servie par le vrai couple Andrew Garfield-Emma Stone ; avec le personnage fort et indépendant de Gwen Stacy, on gagne sur la Mary Jane Watson effacée de Sam Raimi, dont le rôle se réduisait malheureusement au mieux à celui de demoiselle en détresse, au pire à celui de copine capricieuse et irritante. A l’arrivée, malgré des défauts d’écriture et un épilogue dispensable en forme d’annonce pour la suite, The Amazing Spiderman : le destin d’un héros est une bonne surprise.