01/07/2012

Derniers jours à l'écran (1) : Moonrise Kingdom


Moonrise Kingdom : 4 / 5
           
Après La famille Tenenbaum, La vie aquatique ou A bord du Darjeeling limited, Wes Anderson retrouve avec Moonnrise Kingdom l'univers coloré aux personnages dépressifs qui est sa marque de fabrique. 




Le réalisateur texan ne réinvente pas ici son système esthétique, mais force est de constater que son style produit toujours un charme indéniable. Et s'il y a encore un aspect poseur et affecté dans son cinéma (dont l'illustration la plus frappante est l'ouverture du film où les personnages semblent s'affairer dans une maison de poupée gigantesque), Moonrise Kingdom témoigne d'une vigueur nouvelle chez Anderson. 

Avec ce récit d'une fugue de deux enfants solitaires et marginaux qui découvrent l'amour, l'auteur trouve une émotion qui manquait souvent à son œuvre : les scènes où le jeune couple se construit une utopie à la Robinson Crusoe dans la nature illustrent à merveille l'innocence troublée de l'adolescence. Derrière la joliesse, Anderson parvient à faire sourdre une violence (lors d'un montage rapide des affrontements des deux enfants avec leur entourage) qui trouve sa pleine mesure dans un déluge final ; pour la première fois le réalisateur semble alors mettre à mal le cadre un peu trop sage qui lui est caractéristique. Les compositions fantastiques de Benjamin Britten tirent quant à elle Moonrise Kingdom vers une féerie des plus enchanteresses.

1 commentaire:

  1. Un thème récurrent de la musique de Britten est la perte de l'innocence: "The ceremony of Innocence is drowned" (W. B. Yeats). Il y a aussi de cela dans ce film qui est parfaitement illustré par la musique

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