18/03/2014

Diplomatie : une fiction historique passionnante

3,5 / 5

Les pièces à succès constituent un terreau fertile pour le cinéma : le passage sur grand écran permet de s’adresser à un public plus large. Après le succès public rencontré par Le Prénom qui avait réuni 3 millions de spectateurs l’année dernière, les 2 millions de spectateurs et le couronnement des Garçons et Guillaume à table ! aux Césars semblent indiquer que le genre a encore de beaux jours devant lui. Dernière séance de rattrapage théâtral en date, Diplomatie est l’adaptation de la pièce de Cyril Gely, réunissant son duo de comédiens d’origine nommé aux Molières 2011.


A la veille de la libération de Paris, Diplomatie imagine le face à face entre le général Von Cholitz (Niels Arestrup), qui a reçu l’ordre de faire sauter la capitale, et le consul de Suède Nordling (André Dussolier), qui va tenter de le dissuader d’obéir. Puisque le sort de Paris appartient à l’Histoire et ne représente donc pas un élément de suspens pour le spectateur, l’intérêt de cette fiction historique réside dans le « comment ». L’affrontement entre Von Cholitz et Nordling offre une réflexion passionnante sur la guerre, servie par deux acteurs d’exception forts de l’expérience des quelques 200 représentations qu’ils ont données. Si Dussolier est impeccable en conscience pacifiste, c’est surtout Arestrup qui impressionne, en incarnant à la perfection le basculement progressif de son personnage.


Reste la fameuse question du « théâtre filmé » : Diplomatie parvient-il à se détacher de sa forme d’origine pour devenir une œuvre de cinéma au sens noble ? Le scénario tente de résoudre cette problématique en ouvrant le huis clos du dialogue original sur un extérieur qui restait « hors scène ». Mais davantage que cette astuce narrative, ce sont la mise en scène et le découpage précis de Volker Schlöndorff qui confèrent au métrage une véritable dimension cinématographique. Bénéficiant de qualités de production indéniables, Diplomatie est une fiction historique exemplaire qui restitue avec efficacité l’ambiance tendue qui devait régner dans la nuit du 24 au 25 août 1944.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire