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Militante gauchiste dans sa
jeunesse, Stéphanie vit à l’aube de la soixantaine dans un tranquille confort
bourgeois. Professeur de philosophie dans un lycée, elle dirige également une
collection chez un éditeur et est bien installée dans la routine de son foyer
familial. Son quotidien va cependant bientôt être chamboulé par une série de
bouleversements qui vont l’amener à devoir se poser une douloureuse
question : comment réinventer sa vie à son âge avancé ?
Le titre du cinquième métrage de
Mia Hansen-Løve peut sonner comme une cruelle ironie.
Le devenir de son personnage principal parait en effet pour le moins incertain.
Stéphanie perd littéralement pied au milieu des événements qui la submergent. Plutôt
habituée à incarner des rôles froids, Isabelle Huppert surprend par une
fragilité assez inédite qui rend sa quête d’identité d’autant plus touchante.
Le jour nouveau sous lequel apparaît l’actrice est à mettre au crédit d’une
cinéaste qui arrive à nous ravir à partir un argument de drame intimiste loin
d’être attirant à première vue.
Mia Hansen-Løve évite
les clichés du drame psychologique en
dédramatisant par la mise en scène la crise vécue par Stéphanie. En toile de
fond aux doutes de son héroïne, L’avenir pose un cadre estival et
solaire qui prend toute son ampleur lors d’une fuite à la campagne bucolique. Le contraste est ce qui caractérise le mieux un film
passant d’un registre très verbeux lié aux thématiques philosophiques et
politiques qu’il met en avant, à un style tout en retenue et non-dits dans la
description par fines touches de l’évolution de son personnage principal. Ce va-et-vient
imprévisible joue beaucoup dans le charme tenace de cet Avenir d’une mélancolie joyeuse.
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