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Pour les superhéros au
cinéma, la période est aux doutes et remises en question. Le point de départ du
dernier film Marvel est en effet proche de celui de Batman v Superman. Comme on reprochait au héros kryptonien les
destructions occasionnées par son affrontement dans Metropolis à la fin de Man of Steel, les Avengers doivent faire
face aux dommages collatéraux de leurs interventions musclées. La bande de
Steve Rogers et Tony Stark est donc obligée de choisir entre la retraite forcée
ou le contrôle par les autorités internationales. Le retour du Soldat de
l’hiver, ancien ami de Captain America devenu assassin, vient encore compliquer
la situation.
13ème film
de l’univers cinématographique Marvel, Captain
America : Civil War est aussi le premier film de sa phase 3.
L’occasion est donc idéale pour un changement de schéma narratif qui viendrait
bouleverser la routine dans laquelle sont tombées des productions Marvel. Aprèsun second volet des Avengers confus et un Ant-Man sympathique maisanodin, les frères Russo sont les candidats tout désignés pour relancer les
enjeux dramatiques d’une série de films au long cours, et apporter des idées
nouvelles. Ils l’avaient déjà fait avec un talent certain dans Captain America : le Soldat de l’hiver,
et c’est à eux que reviendra de chapeauter le final (provisoire) de la saga Avengers en forme de dyptique prévu pour
2018 et 2019.
Et Captain America : Civil War tient ses promesses dans une
première partie plutôt bien ficelée où les scissions se font ressentir et
trouvent pleinement leurs justifications dans le camp des héros. La question du
contrôle des Avengers est difficile à trancher, et chacun des personnages
apporte des arguments valables à sa position. La caractérisation des nombreux
protagonistes est un des atouts majeurs du film, et leur gestion équilibrée
efface le mauvais souvenir laissé par l’Ere
d’Ultron. Ce traitement vaut aussi pour un Black Panther charismatique
parfaitement intégré au récit. La relative absence d’humour est aussi
salutaire, donnant l’impression que les productions Marvel sont enfin prêtes à
passer aux choses sérieuses après avoir un peu trop tiré sur la corde du
« fun ». Quelques éléments viennent bien modérer l’enthousiasme, tels
qu’un énième méchant sous-développé ou des chorégraphies de scènes d’action plus
brouillonnes que celles du Soldat de
l’hiver, mais l'optimisme est de mise.
Malheureusement le tout se gâte avec l’arrivée du personnage emblématique de Marvel, sur lequel Disney a repris la main après l’avoir laissé pendant 15 ans à Sony. Trop contents de leur coup, les studios s’en donnent à cœur joie avec un Spiderman qui enchaîne vanne sur vanne. Rien de choquant, cela fait partie de l’ADN du personnage dans les comics, mais l’ajout inopiné d’Ant-Man fait dangereusement monter le blaguomètre. Les vannes du fun sont lâchées et on a du mal à prendre au sérieux la guéguerre entre les 12 superhéros, à 6 contre 6 par le plus heureux des hasards. Comme le remarque Black Widow alors que les deux camps courent l’un vers l’autre pour s’affronter : « On va vraiment faire ça ? ». Après la blague méta flemmarde, place donc à un grand spectacle qui contient quelques bonnes idées de mise en scène mais relève au niveau dramatique du fantasme de gamin peu regardant.
Les frères Russo ont beau ranger les jouets de façon expéditive
pour un dernier acte recentré sur une poignée de personnages, le mal est fait. Marvel
Studios a encore une fois joué la carte du divertissement sans surprise ni réel
engagement, donnant une image immature et réductrice du média dont sont
inspirés leurs franchises. Malheureusement le tout se gâte avec l’arrivée du personnage emblématique de Marvel, sur lequel Disney a repris la main après l’avoir laissé pendant 15 ans à Sony. Trop contents de leur coup, les studios s’en donnent à cœur joie avec un Spiderman qui enchaîne vanne sur vanne. Rien de choquant, cela fait partie de l’ADN du personnage dans les comics, mais l’ajout inopiné d’Ant-Man fait dangereusement monter le blaguomètre. Les vannes du fun sont lâchées et on a du mal à prendre au sérieux la guéguerre entre les 12 superhéros, à 6 contre 6 par le plus heureux des hasards. Comme le remarque Black Widow alors que les deux camps courent l’un vers l’autre pour s’affronter : « On va vraiment faire ça ? ». Après la blague méta flemmarde, place donc à un grand spectacle qui contient quelques bonnes idées de mise en scène mais relève au niveau dramatique du fantasme de gamin peu regardant.
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