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Créateur des Griffins et
de American Dad, Seth McFarlane avait avec Ted importé le concept
de ses séries sur grand écran : l’ours en peluche animé éponyme du film
était le descendant du chien Bryan des Griffins ou de l’extraterrestre
Roger de American Dad. Albert à l’Ouest se distingue de ce
premier long métrage en laissant de côté l’animation pour le film intégralement
« live ». A l’origine du projet, il y a sans doute un réel désir de
l’auteur de rendre hommage et de se confronter à un genre qui l’a fait rêver,
un peu à la manière des remakes parodiques des films de la première trilogie Star
Wars qu’il avait réalisés dans le cadre des Griffins. Hélas, malgré
les louables intentions de McFarlane, le film qui en a résulté est une comédie bancale.
Le synopsis du film de McFarlane
partait pourtant d’une bonne idée. Albert est un gardien de moutons non violent
qui peine à trouver sa place dans un Ouest américain impitoyable : le
décallage du héros avec l’époque dans laquelle il vit aurait pu être la source
de gags multiples. Malheureusement, McFarlane se contente d’une comédie
romantique aux ficelles visibles, sans imagination, avec une grosse part d’ego
trip (il interprère le héros). Le problème tient peut-être à un refus de
l’auteur de subvertir les codes du western, comme l’annonce le générique d’ouverture : loin de jouer d’un quelconque
décallage comique, McFarlane se contente de plaquer des titres à la police
rétro sur des plans iconiques de la vallée de la Mort.
L’humour trouve alors sa place
dans les marges de l’intrigue, et sa gratuité lui fait perdre une grande partie
de son efficacité. Le scénario d’Albert à
l’Ouest contient quelques idées intéressantes, par exemple celle d’un personnage
secondaire fiancé à une prostituée qui se refuse à lui avant la nuit de noces,
mais plutôt que de les exploiter le film a hélas souvent recours à la facilité.
Le personnage de Charlize Theron a beau être prise de fous rires à plusieurs
reprises à l’écran, sous le charme d’Albert / MacFarlane, son rôle de
chauffeuse de salle accentue le malaise devant un film pas franchement drôle.
La face comique d’Albert à L’Ouest fonctionne sur des gags
ponctuels de deux ordres. Soit le spectateur a droit à un humour scatologique
ne brillant ni par son intelligence ni par son originalité (on a droit au coup
du laxatif vu et revu mille fois) ; soit il subit des digressions faisant
référence à des éléments de pop culture, à base de caméos mal intégrés. Ted faisait au moins l’effort d’intégrer
Flash Gordon dans son intrigue ;
dans Albert à l’Ouest, la référence à
une saga culte des années 80/90 donne plutôt envie de laisser là cette comédie
poussive pour nous replonger dans des divertissements bien mieux conçus.
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