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Loin de la décevante Planète de singes de Tim Burton en 2001,
La Planète de singes : les origines
était une bonne surprise il y a 3 ans. Ce premier volet relancait efficacement
la licence cinématographique dérivée du roman de Pierre Boulle au travers d’un
drame intimiste qui suivait le destin du cobaye chimapanzé César, futur leader
du groupe de singes au centre de la saga. Avec son monde post-apocalyptique, La Planète des singes : l’affrontement
remet la composante de science-fiction en retrait dans le précédent film au
premier plan. Plus conforme à l’image du « blockbuster »
spectaculaire que les origines, le
film parvient néammoins à ne pas tomber dans la simple débauche d’effets
spéciaux et à conserver la subtilité de son prédécesseur.
Un des premiers atouts de La planète des singes : l’affrontement est un scénario classique mais à la construction solide, explorant avec brio le concept d’un monde que se partage une race humaine en voie d’extinction et une société de singes à l’intelligence développée. Si le cheminement vers un affrontement entre les deux groupes est prévisible, le film a l’avantage de ne pas proposer une dichotomie simpliste gentil / méchant mais de bien poser la problématique de la survie au cœur du conflit. Ce deuxième volet reprend les protagonistes simiesques du premier opus et en tire pleinement profit pour les faire évoluer et les complexifier. Le charismatique César, le sage Maurice ou le belliqueux Koba forment une galerie de personnages mémorables à même de susciter l’empathie du spectateur. Arrivés avec un épisode de retard, le groupe d’humains peine un peu à susciter le même intérêt, mais les interprètes rattrapent cette lacune. Jason Clarke est convaincant en héritier du personnage de James Franco dans les origines, et Gary Oldman excelle dans son rôle de leader meurtri.
Du côté du spectacle, les effets
spéciaux sont saississants de réalisme, le procédé d’animation en « motion
capture » semblant encore dépasser les prouesses du Seigneur des anneaux ou d’Avatar.
Mais au-delà de la technique impressionante, la mise en scène de Matt Reeves
est d’une belle efficacité. Déjà réalisateur de Cloverfield, réussite inégalée dans le genre du « found
footage », Reeves confirme ici un talent certain de
« storyteller » dans la lignée de James Cameron. La séquence
d’attaque de nuit, sublimée par les torches et les brasiers, est un des moments
cinématographiques les plus intenses de cette année, et on serait surpris de
voir de si tôt un « blockbuster » capable de surpasser ce tour de
force de mise en scène.
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