3,5 / 5
Il y avait de nombreuses raisons
de s’enthousiasmer pour le projet des Gardiens
de la galaxie. La présence parmi son groupe de héros extraterrestres d’un raton
laveur et d’un arbre anthropomorphes promettait un ton décallé et rafraichissant.
Et la perspective d’aventures galactiques avait de quoi faire fantasmer
n’importe quel amoureux de « space opera ». Le film de James Gunn
était surtout l’occasion pour les studios Marvel de faire une proposition
alternative aux Avengers, en tirant
profit de la richesse d’un univers cosmique dessiné depuis 50 ans à travers
diverses séries de comics, depuis les 4
Fantastiques ou le Silver Surfer
jusqu’à ces Gardiens de la galaxie.
D’emblée reconnaisons que la
promesse de divertissement fun est pleinement remplie. Chaque membre de
l’équipe d’« outsiders » au centre du film présente un mélange idéal
de singularité et de charisme : si Rocket Racoon et son compagnon Groot sont
à la hauteur du buzz qu’ils ont suscité avant la sortie du film, Batista
incarne à la perfection le sanguin Drax le Drestructeur et prouve après Dwayne
Johnson que la reconversion des catcheurs au cinéma peut être plus que
convaincante. Et surtout au centre du film il y a Star-Lord, franc tireur au
grand cœur incarné par un Chris Pratt dont la coolitude est en mesure de faire
de l’ombre à Robert Downey Junior. Enfant des années 80, Star-Lord alias Peter
Quill se la joue Indiana Jones, avec un walkman à la place du chapeau fétiche.
Les Gardiens de la galaxie utilise ce vestige musical d’une époque
révolue pour installer une ambiance chaleureuse tour à tour euphorique et
mélancolique, au travers d’une cassette compilant des joyaux hétéroclytes de la
pop des années 70. Au-delà du souffle d’aventure qui le parcourt et de son humour
prononcé, le film de James Gunn sait jouer de la fragilité de sa bande improbable
d’antihéros « losers » qui n’ont rien des scientifiques rock stars,
légendes vivantes ou dieux qui forment les rangs des Avengers. Les Gardiens de la galaxie, derrière ses
allures de « blockbuster » estival superficiel, parvient à ménager
une place pour une poésie écolo et pacifiste à travers les pouvoirs de Groot,
et à faire poindre l’émotion dans son final.
Hélas il manque quelque chose
pour faire des Gardiens de la galaxie
un grand film à la hauteur des rêves que George Lucas et Steven Spielberg nous
ont vendu dans les années 80. Sans aller chercher aussi loin, le film ne
parvient pas à se hisser au niveau des premières adaptations de comics des
années 2000, qu’il s’agisse des X-Men
de bryan singer ou des deux premiers Spider-Man
de Sam Raimi. La banalisation du film de superhéros joue probablement un rôle
dans cet accueil mesuré, mais il ne s’agit pas que de ça. Si l’ambition du
producteur Kevin Feige de construire un univers Marvel au cinéma force le
respect, chacun des films donne un peu l’impression de regarder un épisode de
série télévisée, une étape qui vise à annoncer des suites. La construction
globale du film, similaire à celle d’Avengers,
renforce ce côté série avec une formule identique appliquée d’épisode en
épisode. Les Gardiens de la galaxie
regarde vers les productions à venir,
ayant recours à l’adversaire ultime déjà annoncé en post-générique d’Avengers dans un rôle de caméo qui
prépare encore son arrivée dans un prochain film. Ce feuilleton pourrait
présenter un intérêt s’il ne s’épuisait pas en s’étallant sur plusieurs années.
Les Gardiens de la galaxie semble pâtir alors à la fois de son
inscription dans un grand schéma narratif et dans l’univers fictionnel de
marvel. Ces à-côtés (« easter eggs » pour les lecteurs assidus de
Marvel Comics, « teasing » pour la suite) ont notamment pour effet
pervers une présentation des protagonistes et de leurs motivations assez
sommaire, heureusement rattrappée par la suite du film. Les autres personnages
ne bénificient malheureusement pour la plupart pas du même approfondissement
sur la longueur. Si ce défaut est regrettable pour le personnage de Benicio Del
Toro haut en couleur mais à peine esquissé, il relève de la véritable erreur
d’écriture pour des antagonistes à la caractérisation bâclée.
Ceux qui attendaient des Gardiens de la galaxie un divertissement de qualité seront comblés : les 2 heures du film passent à toute vitesse, en compagnie de protagonistes solides dont les intéractions sont une source de réjouissance constante, et le film offre son lot de science-fiction spectaculaire. Pour ceux qui s’attendaient à un véritable virage dans l’univers cinématographique Marvel, il faudra encore attendre…
Perso...j'ai bien plus adoré ce film que les Spidy de Raimi(bon rien a voir...mais bon), et j'ai largement préférer c'est Gardiens qu'au Avengers(trop propre sur eux...et certain fade), une énorme surprise pour ce Space Opéra qui ait plus qu'un film de super héros mais plus un vrais film d'aventure dans l’espace avec une sacré équipe comme les Star Wars ou les Star Trek(version JJ Abrams que j'adore), merci!
RépondreSupprimer4,5/5
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RépondreSupprimerOui Zoe Saldana est très bien, mais là on en revient aux problèmes d'écriture. Pour moi son personnage et ses motivations passent un peu à la trappe, pas évident de trahir immédiatement les méchants... On aurait aimé en savoir plus !
SupprimerJ'ai beaucoup aimé le film, mais je suis d'accord, ils auraient pu plus travailler les méchants, surtout Thanos. Et le Collecteur qui a 5mn à l'écran alors qu'il était annoncé à la fin de Thor 2... Dommage. Et j'ai une petite critique sur ta critique : rassure-moi, tu as remarqué qu'il y avait une femme, parmi les Gardiens ?
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