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Depuis Harry Potter et les Reliques de la Mort on ne peut que constater la
multiplication des franchises aux derniers volets découpés en deux parties.
Après Twilight Révélation et avant Avengers :
Infinity War annoncé pour 2018 et 2019, c’est au tour de la saga de Suzanne
Collins de bénficier de ce traitement lucratif. Hunger Games – La révolte : partie 1 parvient-il à dépasser son statut d’objet
marketing pour devenir un film satisfaisant ?
On retrouve asurément la production
soignée des deux précédents opus dans ce troisième volet de la saga. Par
rapport à Twilight, voire à Harry Potter, l’œuvre de Suzanne Collins
a l’avantage de proposer une certaine complexité dans un propos plus mature, et
surtout de se renouveler dans la forme des récits. Les jeux présents dans les
premières parties sont ainsi absents ici, pour laisser place à un conflit entre
la dictature de Panem et une résistance dont Katniss (Jennifer Lawrence) a
rejoint les rangs un peu malgré elle.
La fragilité de l’héroïne, sauvée des
jeux mais souffrant de la culpabilité de la survivante, sa réticence à rentrer
dans la lutte sont autant d’éléments réalistes qui font rentrer le spectateur
dans un film qui ne se réduit pas au grand spectacle. Par la suite, on est convaincus
par la puissance morbide de la séquence où Katniss découvre un district rasé
par Panem et par le fil rouge sur le mécanisme de la propagande, du côté de la
dictature comme de leur opposition. Film sur le pouvoir des images, Hunger Games – La révolte prend aussi
intelligemment le contrepied d’une science-fiction aux fonds numériques
artificiels. Katniss est incapable de jouer la moindre émotion lorsqu’elle est
dirigée comme une actrice pour une vidéo de propagande sur l’équivalent d’un
fond vert, et ne peut se faire la voix sincère de la révolte que sur un champ
de bataille.
Ces belles idées ne suffisent
malheureusement à faire totalement remporter la mise à cet épisode. Certes le
film se clôt sur un « cliffhanger » qui appelle un renversement de
situation probable dans la deuxième partie de La révolte, mais on a quand même l’impression d’un récit dilaté qui
traîne trop souvent inutilement. Malgré la richesse des thèmes du film, on est
frustrés par un certain immobilisme d’une intrigue qui avance au rythme
d’alternoiements un peu répétitifs. On est finalement décus des conséquences
dramatiques mineures des emballements tant attendus du film dans les phases
finales d’action. En attendant de juger
sur pièce à la sortie de la deuxième partie en fin d’année prochaine, on pourra
néammoins concéder que cette saga a le mérite de présenter un contenu assez
intriguant pour maintenir notre intérêt et notre anticipation intacts jusqu’à
sa conclusion.
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