3,5 / 5
Depuis la sortie de la première aventure
live d’ Astérix au cinéma Astérix et
Obéix contre César il y a 15 ans, notre héros national et ses compagnons
ont envahi nos grans écrans avec plus ou moins de bonheur. Le dernier opus
signé Laurent Tirard Astérix et Obélix :
au service de Sa Majesté était plutôt réussi mais c’est surtout Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre
qui a marqué les esprits. La rencontre orchestrée par Alain Chabat entre les
comiques de Canal + et l’univers de Gosciny et Uderzo avait produit quelques
répliques et scènes devenues cultes à juste titre. Tout en respectant le récit
de l’album dont il était tiré, le film faisait souffler un vent de renouveau
par l’intermédiaire d’un casting qui prenait plaisir à se réapproprier leurs
personnages. La présence d’Alexandre Astier aux commandes du Domaine des Dieux laissait présager
d’une réinvention similaire.
Malgré cette attente, plutôt que d’appliquer l’humour de sa
série Kaamelott aux aventures
d’Astérix, l’auteur /acteur fait le choix du retrait et de la fidélité. Les
afficionados de l’humour cynique d’Astier pourront alors être déçus de ne pas
retrouver sa patte. Le renouvellement et la mise au goût du jour s’opère en
fait du côté de l’esthétique, celle de l’animation numérique. Châpeauté par Louis
Clichy, animateur chez Pixar pour Wall-E
et Là-haut, Le Domaine des Dieux est une réussite technique incontestable,
d’une élégance et d’une fluidité qui n’ont rien à envier aux productions
Disney. Les héros de Gosciny et Uderzo y gagnent une nouvelle jeunesse
euphorisante.
L’enthousiasme que provoque Le Domaine des Dieux trouve sa source
dans un mélange idéal entre tradition et modernité. La tradition, on la trouve
du côté de Roger Carel dont la voix est liée à toutes les incarnatations
animées d’Astérix. Miracle, le temps semble avoir épargné ce timbre
reconnaissable entre tous, pour le plus grand plaisir des specateurs
nostalgiques des mythiques Douze travaux
d’Astérix. Le regeretté Pierre Tornade n’a hélas pas participé à l’aventure
mais Guillaume Briat prend admirablement sa suite. A la vue du casting
prestigieux des voix, allant d’Alexandre Astier à Florence Foresti en passant
par Elie Semoun et Alain Chabat, on aurait pu s’attendre à
une répparopriation pareille à celle de Mission
Cléopâtre. Discrets et souvent méconnaissables, les acteurs s’effacent au
contraire derrière les personnages animés, se mettent humblement au service de
l’œuvre de Gosciny et Uderzo.
Pour autant, le film n’est pas une simple adaptation à la lettre de l’album d’Astérix dont il est issu. En modifiant de façon prononcée le dernier acte, Alexandre Astier montre qu’il est le digne héritier de Gosciny, capable d’ajouter des rebondissements sans trahir l’œuvre d’origine. Le final spectaculaire, à la chorégraphie éblouissante, apporte une touche de modernité réjouissante. Spectacle familial, Le Domaine des Dieux ravira les enfants mais agira surtout pour les amateurs plus âgés des aventures des Gaulois moustachus comme un bain de jouvence.
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