4 / 5
Il y a 15 ans, le carton du
premier X-men au box-office prouvait
que les superhéros pouvaient avoir la côte au cinéma, et le moins que l’on
puisse dire c’est que les grands studios se sont depuis engouffrés dans la
brêche. Cependant, tandis que les adapatations des comics Marvel pulullaient,
la Fox peinait à prolonger la franchise mutante une fois la première trilogie
achevée. Il faut dire que le ratage du premier Wolverine avait de quoi refroidir les
hardeurs. Après un retour en forme avec X-Men :
les Origines et le second Wolverine,
X-men : Days of Future Past
ramène définitivement l’équipe de héros sur le devant de la scène des
blockbusters cinématographiques américains avec déjà plus de 600 millions de
dollars de recettes, un succès amplement mérité pour le meilleur film de
superhéros depuis 10 ans ( X2 en 2003).
Au rayon superhéros, les Avengers de Whedon offraient un
spectacle colossal ; X-men :
Days of Future past, s’il ne manque pas d’effets spéciaux spectaculaires, a
l’avantage de ne pas tout miser sur des scènes d’action titanesques.
Heureusement, car on verrait mal qui parmis les X-men pourrait rivaliser avec
le collosal Hulk ou le dieu Thor. La force du film de Bryan Singer (qui avait
déjà signé les deux premiers opus) est de savoir tirer parti d’un univers plus
riche et complexe que celui des Avengers :
à l’affrontement manichéen des gentils contre les méchants du blockbuster de
Marvel Studios, X-Men oppose des
personnages aux motivations plus complexes. L’équipe du professeur Xavier n’est
pas tant un groupe de héros prêts à sauver l’humanité qu’une communauté persécutée qui tente de
promouvoir une cohabitation pacifique avec le reste de l’humanité. Certes
Magnéto et ses acolytes font figure d’antagonistes récurrents dans la série,
mais leur agressivité relève plus de l’auto-défense et de la préservation que
d’un véritable désir de pouvoir et de conquête du monde.
Reprenant et développant
considérablement un des arcs des X-Men les plus célèbres, conçu au début des
années 80 par leur auteur de référence Chris Claremont (scénariste de la série
de comics pendant 15 ans), Days of Future
Past met le conflit entre humains et mutants au cœur de l’intrigue à
travers la menace d’un futur apocalyptique où les mutants ont été décimés.
S’ensuit un récit de voyage temporel ambitieux qui pourrait perdre le
spectateur, si le tout n’était pas mené avec une fluidité et un rythme
admirables. La mise en scène de Bryan Singer, aux pics créatifs impressionnants
(une scène d’évasion du Pentagone à couper le souffle, une imagination
constante dans la représentation des pouvoirs des différents mutants) confère à
cet opus une élégance formelle incontestable. Quant au scénario, malgré le
postulat tragique de fin du monde et l’aspect funèbre du film, il laisse une place de choix à un humour récurrent, alliant avec intelligence divertissement
et gravité.
Enfin, le film réussit l'exploit de trouver
un équilibre idéal entre sa myriade de protagonistes. La participation du
casting de la première trilogie des X-Men,
auquel vient se joindre celui de X-Men :
Les Origines, permet de retrouver la quasi-totalité des acteurs de la saga
au cinéma, dans un élan feuilletonesque que les studios Marvel créent de leur
côté un peu artificiellement (chaque héros a son film et on les réunit pour Avengers). Cette profusion de
personnages peut certes paraître confuse et inutile, mais pour les fans de
comics (dont je fais partie depuis une vingtaine d’années), ce sens du détail
fait le sel de ces adaptations. Les non initiés trouveront cependant entière
satisfaction grâce aux prestations sans
faute de la troupe d’acteurs réunis, avec en tête l’indétronable Hugh Jackman
et les intenses James McAvoy et Michael Fassbender qui ont tout loisir de
mettre leur talent au service d’une intrigue qui ne perd jamais ses
protagonistes de vue. De bons personnages sont essentiels à une bonne histoire,
et c’est là où les X-men prennent subtilement le dessus sur des Avengers à la
psychologie peu approfondie (Thor, la Veuve noire, Œil de Faucon) ou vampirisés
par leurs interprètes (Iron Man / Tony Stark s'efface derrière Robert Downey Junior).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire